Luce Grayson - La plupart des gens se contentent d'exister, moi je veux vivre.

Quelle est la différence entre l'Upper East Side et Brooklyn ? Brooklyn c'est ... le côté artiste de la vie j'imagine! Pourtant je comprends comment il peut faire peur aux gens très sélect de NY... abandonner le luxe ambiant, n'est pas chose aisé. Mais quitte à le faire autant le faire jusqu'au bout, n'est-ce pas? En plus, dans ce quartier, beaucoup moins de monde me reconnaîtra.
Qu'est ce que le luxe ? Le luxe, c'est de pouvoir mener la vie que l'on souhaite.
Qui est Gossip Girl ? Gossip Girl? Je n'en ai jamais entendue parler, elle est méchante? Dois-je me méfier d'elle?
Quelles sont tes priorités ? J'aimerais faire tant de choses avant que l'on me reconnaisse... M'inscrire à la fac des Beaux Arts, exposer dans une galerie New-Yorkaise où je serai reconnue pour mon talent et non pour mes titres, me faire des amis, me créer des souvenirs à en crever pour que, quand le jour viendra, où il sera temps pour moi de rentrer, je puisse me perdre dans des rêves rien qu'à moi et ne rien regretter de cette vie qui coule doucement mais sûrement.
Parle moi de toi ? (manies, tics, goûts, phobies, autres) : Je suis une fille qui a été élevée pour être classe et qui le rend bien ; un port de tête irréprochable, une démarche royale, droite sans être rigide, la grâce de mes mouvements tout ça a été façonné depuis que je suis enfant et c'est l'image parfaite que je donne. De toute façon, j'ai des goûts classieux, qui sont totalement inappropriés pour la jeune fille que je rêve de devenir... J'ai été élevée dans des palais, et je n'ai jamais porté rien d'autre que de la haute couture. Les pierres précieuses me semblent toujours magnifiques mais elles ne m'émerveillent plus. Je ne sais rien faire de mes propres mains à part peindre. Des tics, j'en ai des centaines, comme j'en ai très peu finalement. Ce sont plus des habitudes prises, je n'ouvrirai jamais la portière de ma voiture toute seule, je n'ouvrirais jamais une porte autre que celles de ma maison et j'attends instinctivement que les gens s'écartent sur mon passage pour me laisser respirer... Je n'ai jamais touchée un balais ou une casserole... Ce monde m'est tellement inconnu que je risque d'être bien naïve... En bref, je suis mal partie pour vivre à Manhattan. Que faut-il savoir d'autre? Je suis une jeune femme pieuse. Je ne pense pas croire en Dieu, malgré mes rêveries incessantes celui-ci me semble... inaccessible ! Cependant, ayant été élevée dans la plus pur anglicanisme et pour faire bonne figure je me suis attachée à me rendre à l'église tous les dimanche. Cela me calme, en bref, c'est plus un rituel personnel qu'une croyance folle et aveugle. Je crois que c'est tout ... Aaaah et concernant mes phobies, j'ai une sainte phobie des araignées, mais cela reste entre nous bien évidemment.

▲ c'est mon histoire
Vous connaissez l’histoire d’Esclarmonde ? Non... Je m’en doutais. Au XIIème siècle, devant la noce scandalisée elle refuse son prétendant ne choisissant que pour Seigneur et maître Jésus-Christ. On l'enferme vive et on ne lui donne à manger que par une mince fenestrelle. Nous sommes au XXème siècle, mais moi je n’ai pas eu besoin du Saint Sauveur pour qu’on m’emmure : je l’étais déjà bien avant ma naissance. Je l’ai toujours été. Je n’ai aucun souvenirs qui ne m'appartiennent véritablement. Un secret partagé avec une amie... Je ne connais pas. Mon premier souffle, mon premier sourire, mes premiers pas, mes premiers mots, ma première dent, ma première rentrée scolaire… tout était médiatisé mondialement. Je faisais partie du Gotta. Ce Gotta très privé et très élitiste de la vieille Europe.

Maintenant, laissez moi vous raconter qui je suis réellement ...


Je suis née le 8 mai 1993 à St Mary‘s Hospital, à Londres. Oui, comme les princes William et Harry, pour cause je suis leur cousine! Son Altesse Royale la Princesse Elizabeth Margaret Eugénie Alexandra of York, cinquième dans la succession du trône des sept états du Commonwealth. Ma grand-mère bienaimée, ma « mamie » est la fameuse reine d’Angleterre… Excitant, non ? Ce ne l’est pas du tout. Plus pour moi. Je sais que la majorité des petites filles de ce vaste monde grandissent avec les Walt Disney, leurs princes charmants, leurs robes et leurs diadèmes… Mais j’ai toujours appris à marcher, deux pas derrière ma mère qui marchait deux pas derrière mon père, qui marchait trois pas derrière la Reine. Comptez, cela fait moins de dix mètres du trône. Un rôle étouffant. La vérité est que mon monde est très étriqué. Tout est planifié de ma naissance à mon mariage. Mon mariage ? Le ciel soit loué je ne suis pas encore fiancée ! Mais on parle de me fiancer au prince de Monaco, charmant jeune homme (et ses baisers le sont tout tout autant), ou à celui d’Espagne. Qu’importe ! Jamais je ne marierai avec l’un d’entre eux. Je veux vivre ma vie, pas celle des autres.

Une vie… une vie simple et normale. Vous savez ce que veux dire prendre l’avion, prendre le train ? Je n’ai jamais pris de transports en communs. Rien que ça. Ni jamais mon jet avec un autre membre trop proche de ma famille, en cas d’attentat, d’accidents tragiques, la famille doit être séparée. Pathétique hein ? Pathétique. J’ai toujours affiché un sourire convenable, une tenue irréprochable, je n’ai jamais eu d’ennuis avec la presses… En bref, j’étais une princesse modèle. Celle qui faisait rêver les petites filles du monde. Je faisais la jalousie de mes amies. Alors pourquoi, pourquoi me direz-vous j’ai eu soudainement envie de partir du jour au lendemain ?

Alors passons aux choses sérieuses ...


Je crois que tout a commencé à cause d’un faux passeport qu’une amie m’a glissée en douce… Katherine, douce Katherine, elle était la fille d’un comte anglais mais n’aspirait qu’à sortir le soir et s’amuser dans des soirées quelconques londoniennes. Pour ça, elle s’était fait faire un passeport illégal qui changeait son prénom et nom et bien sûr son … âge. Un jour, j’en ai reçu un à mon tour, avec une inscription ; « pour le jour où tu décideras à voler de tes propres ailes ». Mon nom est Luce Grayson, j’ai 19ans, je suis née à Brighton et une teinture plus tard … je suis une nouvelle personne.

Pourtant, mon plan, ne pouvait fonctionner tant que j’étais en Angleterre ! Je ne pouvais sortir du territoire sans que l’on me reconnaisse aux douanes. Un anglais qui ne connait pas toutes les têtes de la famille royale ? Ce n’en est pas un ! En novembre dernier, j'ai été invité à séjourner quelques temps à Monaco. L'air y était plus doux et moins frais qu'en Angleterre et bien sûr... ma famille semblait très heureuse de me voir proche d'un très beau parti. Les soirées monégasques m'ont ennuyées profondément... je ne respirais plus. Mes robes m’oppressaient. Le protocole, tout. Et même la plus charmante compagnie ne pouvais plut rien y faire... J’ai déplacé l’argent d’un de mes nombreux comptes suisses vers un autre, gardé secret. Ma carte m’a été livrée expressément. C’est fou comme les banquiers peuvent faciliter la vie aux riches. Et un soir, alors que je devais me rendre à un gala de charité, je me suis envolée pour Paris. J'ai envoyé une lettre à mes aïeux, et surtout à ma grand-mère. Je redoutais qu'une telle annonce ne lui provoque un arrêt cardiaque.

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Puis, de Paris, je me suis envolée pour Los Angeles, munie de mon précieux (faux) passeport. Adieu mes princes ! Bonjour New-York ! Je vais m’installer à Manhattan où je pourrais peindre et peindre à ma guise. Je pourrais arpenter le Guggenheim des croquis à la main. Je pourrais sortir incognito et goûter à une vie normale… M’inscrire dans une école d’art, sortir avec des amis, un garçon… Seul bémol : je ne sais même pas comment on fait un plat de pâtes alors comment vais-je me retrouver dans cette nouvelle vie ?

Pendant cinq mois, j'ai erré à travers les Etats-Unis. Je me suis éclatée. Mais il était temps de revenir aux choses sérieuses. Les tabloïds ce sont calmés et je peux aller vivre à NY tranquillement. Pendant que l'Angleterre est en deuil, moi je commence à savoir cuisiner des pâtes à la carbonara! (enfin...). Le monde a oublié l'étrange histoire de la princesse Elizabeth mais pour combien de temps? Pourtant, parfois, dans la rue, je ne peux m'empêcher de me retourner comme ci des hommes invisibles me surveillaient de partout... Paranoïa? Dans tous les cas il est certain que ma famille a engagé tous les services secrets du monde à ma poursuite. Parce qu'ils savent que c'est une fuite, malgré qu'ils aient crié à l’enlèvement Et quand ils me retrouveront... Quand ils me retrouveront je ne donne pas cher de ma peau...

Malheureusement, je ne peux pas vous dire que la vie est rose! Il m’est arrivé plein de choses incompréhensibles depuis que je suis livrée à moi-même. Déjà, je ne comprends pas le fait qu’on puisse me tutoyer, je ne réagis jamais. Je sursaute à chaque fois que quelqu’un me frôle de trop près, personne ne m’a jamais bousculée ! Et évidemment, je m’étonne de devoir tout faire toute seule… Tout cela est beaucoup plus difficile que je ne le pensais ! Même si cette aventure je l’ai choisie, elle me semble plus difficile à présent… En effet, j’arrive dans un monde qui me semble si immense, moi qui ai été gardée si précieusement pendant presque vingt ans… C’est comme… voir la lumière après une réclusion longue et pénible. La lumière vous aveugle, vous donne la nausée, mais comment y résister ?