people help the people (+) peter.

you know you love me

La vie ne devrait pas commencer de façon si cruelle. Abandonné, mis directement en famille d’accueil. Voilà comment la mienne a commencé. Aucune nouvelle de mes parents depuis les vingt-six dernières années. Tout ce que je leur dois, c’est la vie. Le reste, ce n’est que grâce à moi. Certes, j’ai trouvé une famille rapidement mais ce n’était pas de ceux qui étaient aimants et affectueux. J’exagère peut-être, ils n’étaient pas des monstres non plus, mais quand j’ai appris qu’ils n’étaient pas mes vrais parents, il y a cette barrière qui s’était mise entre nous, plus rien n’était pareil. J’avais quoi, six ans à l’époque. Du coup, à partir de ce moment, j’étais seul au monde. Ils ne faisaient que de la figuration. Pas très riche, on était dans un logement à Brooklyn. Pourquoi ce quartier ? Ils me disent que c’est proche de Manhattan sans que les prix soient exorbitants. Maintenant que j’y pense, je les comprends. Mais quand j’étais plus petit, j’avais tendance à croire que c’était pour me mettre à l’écart de tout le monde. J’étais un petit de Brooklyn qui allait à l’école à Manhattan, c’est franchement une bonne raison pour les gens de mon âge de me railler à propos de ça et donc de me mettre à l’écart. Certes… Ma vie n’était pas très intéressante jusqu’au lycée. Intéressant, c’est vite dit. Disons que les drames deviennent plus graves. C’est plus le mot.

« Non, non, hors de question que tu conduises dans ton état ! » Elle se mit alors à rire, comme si ce que je disais n’était pas important. « Arrête d’être aussi sérieux des fois, on a que quelques kilomètres à faire, c’est pas grand-chose. Passe-moi les clés. » « Hors de question, j’ai pas envie qu’il t’arrive quoique ce soit. » « T’es vraiment un cas. Déjà que t’avais la chance de sortir avec la fille de tes rêves ce soir, t’as tout foiré. Et maintenant, t’es en train de ruiner notre super retour. » « Oh, les moqueries ça va bien cinq minutes. Tu veux vraiment conduire, tiens. Mais même pas je te parle. » Je lui lançais les clés de sa voiture et prenais place au niveau du passager. Amy était ma meilleure amie. Elle faisait parti du gratin de Manhattan mais elle était différente des autres. Bon, elle ne le montrait pas vraiment là mais c’était le cas. C’était la seule à me comprendre et je l’ai laissée entrer dans ma vie. Elle me faisait intégrer en quelque sorte dans son groupe d’amis, donc j’appréciais, même si quelques uns ne sont pas de bonnes fréquentations. Et comme je n’avais pas le permis, c’était elle qui devait conduire. En colère contre elle, je ne lui adressais pas un mot. Elle le savait, j’étais sérieux quand je disais des trucs comme ça. Regardant par la fenêtre, je ne faisais pas vraiment attention à son état. Je m’en voudrai toute ma vie, de ne pas avoir fait attention à elle. Parce que si je l’aurai fait, j’aurais vu qu’elle était en train de s’endormir au volant, j’aurais également vu qu’on se déportait sur la gauche… Et j’aurais pu éviter l’accident qu’on a eu et dans lequel elle est morte sur le coup. Pendant des semaines, j’étais celui qui avait survécu. Mais pour moi, j’étais celui qui aurait du la sauver. Après tout, c’était ma bouée de sauvetage dans ce monde de brutes, là où les gens ne vivent que pour l’argent et la gloire. Je me retrouvais à nouveau seul et je n’attendais qu’une chose : trouver la personne qui me fera à nouveau aimer la vie.

J’ai du attendre quatre ans avant de pouvoir la trouver, la fameuse personne. Je l’ai trouvée en la personne d’Olivia. Cette française, arrivée tout droit de Paris, était à New York pour des études. Le contact est tout de suite passé entre nous, bien que j’aie renversé mon café sur elle et qu’elle m’ait giflé. Ça ressemble énormément aux grandes histoires d’amour dans les films hollywoodiens. Bien qu’ils ne soient pas mes préférés, j’aime le fait que ça puisse s’appliquer à ma vie. Bien qu’elle n’ait eu que deux mois d’autorisés ici, on a profité du temps qu’on avait. J’aimais la femme qu’elle était, l’homme que je devenais à ses côtés et cette nouvelle perspective de vie. Elle a aussi apprécié puisqu’au bout des deux mois, elle décidait malgré tout de rester à mes côtés. Oui, elle est restée pour moi et ça me faisait l’aimer encore plus. Seulement, les conséquences ont rattrapé ses actes et elle a du être rapatriée dans son pays, en France. « Je suppose que c'est le moment où tu dois venir en pleurs dans mes bras et que je dois te rassurer, n'est-ce pas ? » Je l’avais mauvaise, c’est vrai. Je voulais plus que tout qu’elle reste encore auprès de moi. Mais ce n’était pas possible, et on le savait tous les deux. Après tout, on avait retardé l’échéance le plus loin possible. « Pourquoi es-tu toujours obligé de rendre les choses plus compliquées, Peter ? » « Ce n'est pas moi qui ai rendu les choses compliqués Olivia. Tu le sais très bien. » C’était son choix après tout, que j’avais accepté certes, mais c’était son choix. On savait que ça allait finir de cette manière. « Je sais. » Au moins, elle le savait. « Je sais parfaitement que c'est de ma faute. Mais si ça te dérangeait que je reste, tu n'avais qu’à le dire. » Je soupirais, elle également. Mais ce n’était pas là où je voulais en venir. « C'est pas ce que je voulais dire, Olivia. Tu sais très bien à quel point je n'ai pas envie que tu partes. Je n'ai pas envie que ça se termine, toi et moi. » Et je l’espérais vraiment, que ça ne se termine pas. Seulement, il fallait être réaliste. Comment aurions-nous pu tenir une relation saine quand on a un océan entre nous ? « Pourtant ce sera bel et bien le cas. Il faut se faire une raison. » Oui, je m’étais résigné… Mais y faire face était bien plus compliqué. Je devais cependant rester fort face à elle. J’avais déjà imaginé un scénario où je jouais le prince charmant et je la faisais rester ici, sans plus aucun problème de paperasse. Mais ce n’était qu’un rêve, une illusion. Elle s’approchait alors de moi, posant une main sur ma joue et déposant ses lèvres sur les miennes. Un doux baiser d’adieux, voilà ce que c’était. « Je dois y aller Peter. » Je ne voulais pas… Je l’embrassais à mon tour, son visage entre mes mains. Ça me déchirait le cœur, de devoir la voir partir. « Je sais. » Je ne laissais cependant rien paraitre. Cette rupture… C’était une nouvelle épreuve pour moi, plus que je n’aurai pu l’imaginer pour une rupture. Je ne pouvais rien faire, et c’était ce qui me tuait le plus, comme la perte d’Amy. « Adieu. » Elle s’était retournée, son sac à l’épaule et était partie. C’était fini.

Je suis allé à Paris quelques fois, pour la voir. Mais quelque chose n’était plus pareil, rien n’était plus pareil. Alors j’ai arrêté d’y aller, je restais à New York, là où ma vie était et je reprenais doucement le fil que j’avais commencé à construire. Mes études, un boulot à côté et puis il me fallait à nouveau attendre LA personne. Pendant longtemps, j’ai pensé qu’Olivia reviendrait pour moi. Mais les années ont passé et rien ne se passait. Je faisais des rencontres, plus ou moins fructueuses. Puis il y a un an, j’ai rencontré cette française. Faut croire que j’ai un faible pour elles. Elle s’appelle Charlotte et elle est magnifique. Elle tient une boulangerie sur Manhattan et, pour une raison que j’ignore encore, ce jour là, je suis entré dedans. Un signe du destin ? Probablement. Quand on s’est parlé, on a tout de suite accroché. Dans un premier temps, on était des amis, se parlant de tout et de rien et au bout d’un certain temps, les sentiments sont apparus. Il nous a fallu six mois pour nous mettre ensemble. Et ça fait maintenant six mois qu’on l’est. Bien que les choses puissent paraitre parfaites, elles sont loin de l’être. « Ça va durer encore combien de temps cette mascarade Charlotte ? Dis-moi parce que ça commence à faire long là ! » « Bientôt, je.. » « Tu quoi ? Ça fait six mois qu’on est ensemble, six mois. Alors pourquoi tu refuses qu’on sorte ensemble dehors, comme un couple normal ? » Certes, Gossip Girl était du genre à rendre réticent les gens à sortir en couple dans la rue. Mais moi elle ne m'effraie pas. Je veux sortir dehors avec ma copine, dire au monde entier que je l’aime. Et ça, elle refuse de me le donner, pour une raison que j’ignore. « J’ai pas d’explications, je ne suis pas prête, tu peux au moins respecter ça non ? » Je soupirais. « De là à refuser que je le dise à mes amis ? Je peux le respecter mais il va bien falloir qu’on en parle autour de nous un jour. » Je m’étais mis en rogne tout seul et pour me calmer, je devais bouger. « Je te vois plus tard. » Je sortais alors de l’appartement et je me rendais tout droit sur Central Park. Le seul endroit qui me calme dans cette ville.

Bienvenue , très bon choix de scénario