we like to play together (emmy)

Je tournais en rond dans New-York depuis le début de l'après-midi en compagnie de mon fidèle chauffeur. Inutile de dire que je m'ennuyais à mourir. Même si ça ne faisait pas longtemps que j'avais mis les pieds ici, je connaissais déjà pas mal d'endroits plaisants en ville: des quartiers, des bars réputés, des lieux branchés.. Et pourtant, je ne savais pas quoi faire. On avait beau être un samedi après-midi, je n'avais pas la moindre idée d'où je pourrais aller. J'observais les rues défilées, les devantures de magasins, de restaurants.. Et puis, la voiture a commencée à ralentir. C'était surement les bouchons. J'ai donc demandé au chauffeur de se garer, j'avais envie de me dégourdir les jambes. Je mis donc le pied dehors. Nous étions garés tout près de Central Park. Idéal pour aller se promener. Je pris donc cette direction dans le but de prendre un peu l'air et de profiter du paysage enneigé. J'arrivai devant la patinoire qui, elle, était bondée. Les gens étaient entassés les uns sur les autres. C'était à peine s'ils pouvaient patiner. Je me mis contre la barrière afin d'observer tout ce joli petit monde. Pas un pour se tenir correctement sur ses deux jambes. Je ne sais pas combien de gamelles j'ai vu ce jour-là, mais c'était impressionnant. Soudain, de l'autre côté de la patinoire, un peu plus loin, j'aperçus un visage qui m'était tout à fait familier, celui d'Emily Chells. Ah, quelle longue histoire. Je l'avais rencontré à son anniversaire car un ami m'avait proposé de l'y accompagné, une fête plutôt bien arrosée. Nous avions discuté de temps à autre pendant la soirée. À chaque fois que je la croisais, elle était plus bourrée qu'à notre dernière rencontre. Ça m'avait d'ailleurs beaucoup amusé. Et puis, l'alcool a fait son grand effet. On s'est retrouvé dans le même lit en fin de soirée. Une nuit torride même si c'était pour elle, sa toute première fois. Je suis le seul à le savoir. Depuis, je passe mon temps à la harceler avec cette histoire, j'aime la voir à bout de nerf, sur le point de craquer. C'est ma façon de la torturer. Si cette information tombait entre les mains de Gossip Girl, je ne veux même pas imaginer le scandale. Je me rapprochai d'elle afin qu'elle puisse me voir. Elle marchait dans ma direction. Il n'y avait plus que quelques mètres pour nous séparer.*Ça y est elle m'a vu.* pensais-je. Sa réaction fut exactement celle que j'attendais. Celle qu'on a quand on vient de croiser la dernière personne qu'on avait envie de voir. Je lui lança le plus beau de mes sourires puis me dirigeai vers elle. « Je ne me lasse jamais de contempler la jolie jeune femme que j'ai pris un malin plaisir à dépuceler. »

Ca faisait déjà plusieurs jours qu’il neigeait sur New York, et depuis, j’avais invité plusieurs amis à faire du patin à glace, personne n’avait répondu. C’était pathétique d’y aller seul, je le savais mais j’en avais envie. J’étais entrain de patiner, lorsque je cru reconnaître une tête. Je me suis arrêtée sur l’une des barres et j’ai retiré mes chaussures en sortant de la patinoire. Il s’avançait vers moi, et il m’avait reconnu lui aussi. C’était ce putain de psychopathe qui avait pris ma virginité. Il s’avança vers moi avec un sourire sadique pendant que je remettais mes chaussures. « Depuis quand tu observes les jeunes filles avec un regard de pédophile, dis-moi. » Lui lançais-je d’un ton froid, sans prendre la peine de le regarder. C’était à cause de lui que je détestais tant la France et son accent ne cessait de constamment me le rappeler. « Je ne me lasse jamais de contempler la jolie jeune femme que j'ai pris un malin plaisir à dépuceler. » Répondit-il simplement. J’avais juste envie de partir et le laisser en plan, mais il aurait été capable de me suivre juste pour bien me faire chier. Je me suis redressée en soupirant bruyamment et je l’ai regardé dans les yeux. « Tu ne devrais pas être entrain de chercher ta bien-aimée ? » J’ai levé les yeux au ciel. Charlotte était mon amie, enfin était. Je savais exactement pourquoi il était en France et surtout qui il cherchait. Peut-être pouvait-il se permettre de me torturer avec un acte que je regrette mais il ne pouvait pas dire qu’il n’avait jamais fait d’erreur de sa vie. « Prions pour que ton visa expire avant que tu ne la trouves. » S’il y a bien une personne à qui je ne souhaite pas une happy ending, c’est bien lui.