Où est Charlie? » Ed&Matt

Je me rappelle très exactement ce que je faisais ce jour-là... J'étais encore interné à Sydney et la télé tournait en boucle dans la salle principale où tous les patients passent du temps ensembles pour jouer à des jeux de société ou simplement pour parler. Evidemment, moi j'étais dans cette salle, mais je ne parlais pas à ce moment là, j'étais en train de dessiner dans mon coin, créant une nouvelle bande dessinée tout droit sortie de mon imagination. Le programme qu'il y avait à la télévision fut interrompu par un flash info spécial. J'avais levé les yeux vers l'écran pour voir un avion se fracasser contre une haute tour à New York. Je me rappelle, que j'avais été très choqué par les images et les commentaires qu'il y avait à la télévision. Je n'ai pas décroché mon regard de la télévision, même durant la nuit, dans ma chambre, je continuais de regarder ce qu'il se passait sur place. Aujourd'hui, j'étais à New York. Lula devait faire deux ou trois trucs de son côté, alors elle m'avait laissé une clé de son appartement pour que je m'occupe de mon côté. Bien sur, en temps normal, je serais resté sur le canapé pour dessiner mais j'avais très envie de me rendre sur le lieu ou il y avait eu ce fameux attentat le onze septembre deux milles un. Je voulais voir la grandeur de l'endroit et ressentir toute la douleur qu'il y avait pu avoir ce jour là. Un peu macabre me direz vous, mais en même temps, s'ils avaient fait ce mémorial c'était bien pour s'y rendre et voir de nos propres yeux ce qu'il restait.

Je me suis donc armé de beaucoup de courage, me sentant quand même mieux depuis que je suis sous le toit de Lula, m'habilla chaudement et une fois dehors, je me mis à la recherche d'un plan de la ville. Lula m'avait prêté un de ses vieux téléphone portable, mais il n'était pas encore chargé alors j'allais devoir faire avec les moyens du bord, sans gps ou autre informations que peut contenir l'outil technologique. Je paris donc de l'upper east side en suivant les ruelles. Bien sur, j'y allais à pieds. Je voulais tout découvrir par moi même et je me sentirais encore plus perdu si je devais prendre les transports en commun. Heureusement, marcher ne me faisait pas peur, car c'était vraiment une grande ville et j'avais déjà l'impression d'arpenter les ruelles depuis des heures et des heures. Je m'arrêta dans ce qu'il semblait être un quartier assez... bureaux. Rholala. Je ne m'y retrouvais vraiment pas... Même avec le plan. Et demander mon chemin me stressait encore trop. Je m'asseya sur un muret, essayant de reprendre mes esprits, de tourner la carte dans tous les sens possibles sans arriver à faire quoi que ce soir. Une voix me fit sursauter et quand je relevai les yeux, un jeune homme - peut-être de mon âge - se tenait devant moi.