Bizarrement, essuyer ses larmes avec un mouchoir en soie hors de prix, ça ne console pas plus que ça ~ Kathleen

Kathleen & Noah
« Bizarrement, essuyer ses larmes avec un mouchoir en soie hors de prix, ça ne console pas plus que ça. »
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Je composai pour la énième fois son numéro depuis que Gossip Girl avait fait courir le bruit que j'étais fiancé. Encore une fois, je tombai sur son répondeur, sur sa voix qui m'annonçait qu'elle n'était pas disponible pour le moment et que je ferai mieux de rappeler plus tard. D'habitude, Kathleen me répondait toujours alors ça ne pouvait pas être un simple hasard. Hors de moi, je jetai violemment mon portable sur le mur de ma chambre. Il se brisa - ou plutôt, il éclata - avant de s'écraser sur le sol. Furieux, je me relevai d'un bond, les poings serrés et les jointures de mes doigts blanchies par la pression qui les parcouraient. Je sortis de ma chambre en poussant la porte avec rage et descendit les escaliers de marbre quatre à quatre. Je croisai ma mère dans le hall, qui revenait d'une partie de tennis avec l'une de ses bourgeoise d'amie. « Mon chéri, qu'est-ce qui ne va pas ? » me demanda-t-elle d'une voix mielleuse, un sourire mesquin pendu aux lèvres. Je levai les yeux au ciel en soupirant bruyamment pour bien lui faire comprendre qu'elle devait me laisser tranquille. De toute façon, pourquoi m'interrogeait-elle ? Elle savait mieux que quiconque pourquoi ça n'allait pas.

J'enfilai mon manteau noir et, avant que j'aie pu fermer la porte, ma mère me souffla : « N'oublie pas que tu dînes avec Anna, ce soir. Sois de retour pour dix-neuf heures, mon chéri. » Qu'est-ce qu'elle pouvait m'énerver à toujours remuer le couteau dans la plaie ! Je lui lançai un regard noir avant de quitter la villa. Rien que pour l'emmerder, je me ferais une joie de rentrer avec une bonne heure de retard. Ou de ne pas rentrer du tout. Je montai dans ma voiture et je fis le tour du quartier pour me changer les esprits. Ces jours-ci, je ne pensais qu'à Kathleen. Et maintenant que je savais ce qu'elle pensait être la vérité, j'étais quasi certain de ne plus jamais la revoir, ce qui me frustra profondément. Au bout d'une demi-heure, je me garai non loin du parc et décidai d'aller y faire un tour. C'était l'endroit où j'avais passé le plus de temps avec Kathleen donc il ne me fallut pas très longtemps pour devenir mélancolique. Je fis quelques pas et m'approchai d'un banc où quelqu'un était déjà assis. Une femme, brune... Je m'approchai et je reconnus Kathleen. Sans réfléchir, je m'avançai franchement vers elle. Je ne savais absolument pas comment elle allait réagir en me voyant ici. « Kathleen, je suis content de trouver là... Ça fait des jours que j'essaye de te joindre ! »

✝ I'M HERE WITHOUT YOU BABY BUT YOU STILL IN MY DREAMS.

Voilà des jours maintenant que je l’évitais, que je n’avais pas le cœur de répondre à ses appels, que je n’avais pas le courage d’entendre sa voix. J’en avais eu assez, mon être entier avait l’impression d’être souillé. J’avais le sentiment d’être trahie. Je m’étais risquée à laisser tomber ma carapace et de me dévoiler, d’être au plus naturelle. Voilà ce que ça m’en a couté. J’ai le cœur déchiré. Mais la tristesse s’était enfouie sous de la colère. Une envie de hurler, une envie de tout jeter. Je m’en voulais à moi-même d’avoir été aussi naïve. C’était pourtant évident, comment un homme aussi riche et si adulée de plusieurs femmes auraient pu tomber sous le charme d’une petite femme tatoueuse qui peine à tenir son salon ouvert ? C’était à la limite de l’impossible et même de l’impensable. Pourtant, je l’avais espéré. Je suis bien tombée de haut lorsque j’ai appris par le site de GOSSIP GIRL qu’il venait de se fiancer. Il n’a même pas eu le cran de me l’avouer de vive voix, en face à face. Il fallait que je l’apprenne par la commère la plus populaire de New York. Après tout, le mal était fait à présent. Assise sur le banc du parc, j’avais besoin d’une bouffé d’air frais. Je voulais me retrouver seule avec mes idées, mes sentiments et mon livre. Je me plongeais dans un nouveau monde où je me sentais intouchable. Peut être pour me reconcentrer sur les priorités de ma vie ? De moins, les définir pour commencer. J’ignorais combien de minutes s’étaient écoulés depuis que je m’étais posé sur ce banc, le nôtre. Nostalgique ? Peut être un peu. Cela faisait surement une heure, voire un peu plus. Mais qu’importait, je réussissais à oublier tout. Mais ma tranquillité fut troublée par une voix qui m’était plus que familière. « Kathleen, je suis content de trouver là... Ça fait des jours que j'essaye de te joindre ! » Noah. Je me suis raidie d’un seul coup, sentant un long frisson gelée se frayait un chemin de ma colonne jusqu’à ma nuque. Pourquoi était-il là ? Que pouvait-il bien me vouloir ? N’en avait-il pas déjà assez fait ? J’ai inspiré grandement avant de fermer mon livre, ayant prit soin de marquer la page en cours de lecture. Je ne voulais pas le regarder, du moins je n’osais pas. En simple réponse, j’ai ajouté : « Tiens donc, tu n’étais pas trop occupé avec ta fiancée ? » Peut être que je le regretterais mais j’avais trop de rancœur au fond de moi pour passer outre.

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